Mitraillés
Sans cesse et sans sens
Sinon l’angoisse
Hachés menu
Manu militari
Du matin aux infos du soir
Nous finirons saucisses
Bien sèches et sulfatées
Et j’espère indigestes.
Éclairs
Éparpillées
Sans lien
Sans liant
Semées qui sait ?
Les pensées
Des éclairs
Gaspillés
Mais la beauté de la lumière égarée !
Simplicité
La simplicité n’est pas
J’ai beau chercher
Je ne la vois pas
Dans mon cerveau agité
Dans mon esprit qui s’emballe
Elle n’est pas simple la spirale
Le tourbillon de Coriolis
Et le vent dans les interstices
Entre les pensées couleur brique
Et les émotions façon panique.
Quand ?
Le pas trop tard sera le mieux
Le juste à temps bienvenu
Mais laissez-moi avant ça
Un peu de fleur de tequila
De la peur au sommet des Drus
Et du bonheur au fond des yeux.
Tu sais
Je sais
Tu sais
Déjà
Tout ça
Hélas
Tu dis
Redis
Je sais
Tu es
Omni-
Scient
Omni-
Présent
Pesant
J’entends
Toujours
Tes mots
Marteau
Tes mots
Couteau
Tes mots
Cordeau
Oublies
Tout ça
Découds
Dénoues
Le nœud
Coulant
Câlin
Malin
Mortel
Écou-
Te moi.
Rien pourtant
Partir d’un rien
Un bémol
L’oreille se dresse
À l’affût de la faute
Un rien
Au quotidien
La peur au ventre
De l’avoir commise.
Partir d’un rien
Porté par ton souffle
Une broutille un éclat
Une graine de sens
Un rien
Et s’y briser dessus
Paquebot endolori
Trompé par un reflet.
Art mineur
Mon art mineur
Mon jeu scabreux
C’est l’art dangereux
Réservé aux majeurs
De la barre à mine
Et de la dynamite
C’est creuser
Et fendre
Défoncer
Mes sédiments et mon magma figé
Rongés par le sel et les fluides
Le tabac la nicotine.
Je suis un mineur
Qui cherche son joyau
En tendant son rire ou son majeur
Pour se cacher derrière.
6000 volts
Pylône
Ligne zébrée de feu
Mèche emmiellée
Emmêlée Nouée
Dragon fumant
Cuirassé de rubis
Dans la vague le rouleau
Lové dans ta lave
Avenante
À venir
Tout brûle et s’écroule
Les certitudes rigides
Les attitudes attendues
Ô braises rougies
Sans honte
Aucune
Et toi ?
Cirrus
Ne pas exister
Rester absent
Juste une tonalité
Une empreinte dans le vent
Ne pas exister
Sauf comme souvenir lointain
Caché dans l’inconscient
Derrière les montagnes
Une trace un cirrus
De celui qui passa
Et détruisit son ombre
Ne pas exister
Laisser la place
Aux grands nombres
Au possible encore endormi
Et faire taire la douleur
L’impossibilité du souffle
Dans le concert du monde qui hurle
Après le bonheur ou juste un toit
Je n’ai plus d’idées
Je ne peux plus construire
Je ne veux pas construire
Mais laisser le vent bercer mes pensées
Et mon intuition s’enraciner enfin
Dans le substrat des siècles et des génération mortes.
Pépite absente
L’or de tes yeux sous terre
Aux racines enfouies
Offrant tes pupilles
L’or me manque encore
Mon héroïne n’est plus qu’un trou rempli de pierres et de chair.
Tu as laissé tes cartes
Tomber sans un regard
Tu as quitté le jeu
Dédaignant le gain
Et quand vient ton tour le vent froid nous saisit dans ses bras amers.
Je m’en vais tout là-haut
Attendre le couchant
Le rayon doré
Sur la glace et les rocs
Espérant du soleil qui s’en va un signe qui viendrait de toi.