Les procrastinateurs impotents, aveugles et sourds

16 septembre 2016

Un pas de plus, mais dans la mauvaise direction. Un broutille signifiante, un cri dans le patois oublié des émotions primaires. Tu l’as fait ce pas et nous n’avons rien entendu. La distance entre nous est une fonction croissante du temps qui passe, du temps qui nous rend chaque jour un peu plus sourd. Ne va pas si loin, nous avons peur du silence. Et puis comment te raconter encore que notre jeunesse pas si lointaine ? Chacun de tes pas est un coup porté à notre oubli des années qui passent et de la fin qui vient.

Je sais, il est trop tard. Sans doute avons nous raté, raturé, éliminé, bien des mots. C’est sûr, le roman est incomplet : un texte à trou, une interrogation écrite impossible, un pont inachevé. Mais n’oublies jamais que nous sommes là, sur l’autre rive, comme des procrastinateurs devenus impotents, aveugles et sourds.