19 septembre 2016
Encore moins de nanomètres.
Encore mois de secondes.
Encore moins de grammes.
Voici l’addition.
Encore moins de vie.
"Creusez, creusez, il en sortira toujours quelque chose." (lgmvdt) ——— “Le monde se divise en deux catégories. Ceux qui ont un flingue, et ceux qui creusent. Toi, tu creuses.” (Sergio Leone – Le Bon, la brute et le truand) ——— "Comparaison n'est pas raison" (Mamie)
19 septembre 2016
Encore moins de nanomètres.
Encore mois de secondes.
Encore moins de grammes.
Voici l’addition.
Encore moins de vie.
19 septembre 2016
Pas question.
Il est trop tard.
Regarde la lune qui gronde !
Il te faut oublier l’envie, l’enterrer si tu peux.
L’emmener avec toi.
J’avais oublié de te dire.
Pas de sirop pour toi.
Plus de sirop du tout.
2 septembre 2016
Un jour, il est parti. La guerre n’était pas encore arrivée mais on entendait déjà les insultes et la haine, on voyait déjà les rictus et les chasubles de ce mortel championnat. Alors, quoi de plus naturel que de partir, avant que les singes n’envahissent le terrain ? Il n’est certainement pas allé bien loin : les mines étaient déjà en place. « Pas de jambes, pas de Lambada » disait-il.
Je suis resté. A quoi bon rester, d’ailleurs ? Les dés sont pipés, la loterie si bancale. Qu’y a-t-il à espérer ? Survivre, peut-être, il faut bien que les machines tournent et que le fouet claque. Vivre, en revanche, est un luxe inaccessible, une vitrine cadenassée pleine d’objets numérotés et de vin millésimés. Vivre serait la Revanche.
18 septembre 2016
Un peu de sexe pour passer le temps, pour réunir le bien et le mal dans ce milieu où tu crèches, au milieu des ânes et des bœufs. Un peu de sexe, jamais longtemps. Tu es si vite perdu quand tes repères jouent à saute-mouton sur ton dos arrondi.
18 septembre 2016
Diabolo menthe.
Bulles de CO2 et vert chlorophylle.
La recette vivifiante des instants paradoxaux.
18 septembre 2016
Viendras-tu
pirater les serveurs du complexe militaro-industriel ?
Viendras-tu
visiter le fond de la mine renfrognée des généraux emplumés ?
Viendras-tu
dans le noir qui bat aux pulsations folles du compteur Geiger ?
Viendras-tu,
ami ou ennemi,
voir comment nous mourrons ensemble ?
18 septembre 2016
Qui dit révolte dit sang.
Qui dit révolte ne dit pas cent mais des millions.
Qui dit révolte ne sait pas mais sent.
La nécessité du réveil brutal.
La responsabilité du premier qui crie.
Qui dit révolte n’est pas moi.
Qui dit révolte est un autre.
Éveillé par nos cris d’endormis.
La sueur acide sous nos culs.
Qui dit révolte ?
Je n’entends rien que des râles envieux.
18 septembre 2016
A midi sans faute.
Mais à minuit, trop de taches à ton front pour qu’on te tresse des lauriers. Qui voudrait salir ses mains à tes mictions fautives, tes pulsions de fauve ?
Je préfère encore flatter l’encolure de ce bâtard tout crotté qui quémande des caresses sans arrières-pensées.
16 septembre 2016
Un pas de plus, mais dans la mauvaise direction. Un broutille signifiante, un cri dans le patois oublié des émotions primaires. Tu l’as fait ce pas et nous n’avons rien entendu. La distance entre nous est une fonction croissante du temps qui passe, du temps qui nous rend chaque jour un peu plus sourd. Ne va pas si loin, nous avons peur du silence. Et puis comment te raconter encore que notre jeunesse pas si lointaine ? Chacun de tes pas est un coup porté à notre oubli des années qui passent et de la fin qui vient.
Je sais, il est trop tard. Sans doute avons nous raté, raturé, éliminé, bien des mots. C’est sûr, le roman est incomplet : un texte à trou, une interrogation écrite impossible, un pont inachevé. Mais n’oublies jamais que nous sommes là, sur l’autre rive, comme des procrastinateurs devenus impotents, aveugles et sourds.
Le Grand Méchant Ver De Terre (lgmvdt).
Il est né sur une piste de danse des amours déçues d’un adolescent boutonneux long comme un jour sans pain et d’une belle danseuse indifférente et pourtant acerbe. Tout ceci dans les années 80, c’est vous dire l’âge du spécimen !
Après une enfance prolixe en sentences désabusées et peu crédibles, il avait disparu et ne me donnait que peu de nouvelles. Et puis, il y a quelques mois, ayant vent de mes mauvaises fréquentations, il est revenu à la surface pour peupler mon quotidien de mots mâchouillés/triturés/compostés.
Je trouve dommage de vous priver de sa mauvaise foi, de sa mauvaise conscience et de ses sentences désabusées (encore !). C’est pourquoi je vous ai convié sur ces quelques pages pour découvrir et suivre l’actualité fictive de cet auteur invertébré (ce qui, avouez le, est une chose rare sinon unique).
Stéphane