Le bruit du marteau

Le bruit du marteau,
Juste de l’air qui vibre,
Le bruit du marteau
Me cloue à ma chaise.
Bouillonnant.

Je ne peux pas imaginer,
Force toi donc, limace,
Le bruit des obus
Et les cris des gens.
Consternant.

La faiblesse de mon imagination est-elle une limite à mon humanité ?

BANG

– Je n’ai plus d’espoir. Le ver est dans le fruit depuis trop longtemps.

– Est-ce une raison pour baisser les bras ?

– Oui, c’est fini maintenant.

– Tant pis pour toi, j’avais dit les mains en l’air !

BANG !

Caméléons

22 septembre 2016

J’ai honte.
J’ai le rouge au cœur.

Qui sont ces gens qui sont élus ?
Qui sont ces caméléons bavards ?

Devant les murs bruns de nos peurs intestinales,
Je ne les vois plus,
Mais hélas je les entends encore.

Live – 003

Les yeux troués des statues ne focalisent plus et c’est tant mieux pour elles. Pour leur éviter le tournis, l’indigestion due à nos trajectoires rectilignes  qui s’entrecroisent mais ne se croisent que rarement, qui s’entrechoquent parfois, mais froidement, sans l’étincelle qui pourrait allumer le feu, qui s’emmêlent alors que nos poings restent serrés sur nos doigts blanchis. Les yeux troués des statues me faisait de la peine avant. Maintenant aussi, mais je pense que c’est préférable, du point de vue de l’accidentologie, à des petits tas de vomi de bronze ou de marbre sur nos trottoirs hallucinés.

Live – 001

Sans les couleurs du soir nos oripeaux seraient bien lourds. Bleu lacté  et jaune orangé, une médaille, en chocolat, pour une journée de plus, une journée de moins. Dans quelle direction faut-il regarder ? Vers la lumière qui était ou la nuit qui vient ? Peut-être simplement regarder plus loin, regarder au-dessus. Se regarder du dessus. Dos noué, crampes de tension, grimaces devenues expressions. Le rôle est bien lourd et le metteur en scène aux abonnés absents. On se sent improviser. Dans le cadre. Apprivoisé. 

Équarrissage

20 septembre 2016

Un corps tout nu. Un corps mort. Tu l’as trouvé sous les fourrés. Tu es resté là, à pleurer. Ce sont les voisins qui m’ont alerté avec leur humanité fraternelle et traditionnelle :  « Si vous ne faites pas taire votre chien, vous allez le retrouver cloué à la porte du garage ! Jésus qu’on l’appellera ! ». Amen.
Je suis sorti. Je t’ai cherché. Je t’ai trouvé. Je l’ai trouvé aussi. Mort. Éventré. Jean-Henri. Le chien du boucher.

{Hommage non dissimulé à "la petite taupe qui voulait savoir...", éditions Milan}