Passée la limite
Du sens interdit,
Quand tu fais face aux censeurs
Et aux sangsues mielleuses,
Tu te sens revivre enfin.
Comme si le sens de la vie
Était le rebours du chemin,
Le dur contre-courant
Des saumons sauvages.
"Creusez, creusez, il en sortira toujours quelque chose." (lgmvdt) ——— “Le monde se divise en deux catégories. Ceux qui ont un flingue, et ceux qui creusent. Toi, tu creuses.” (Sergio Leone – Le Bon, la brute et le truand) ——— "Comparaison n'est pas raison" (Mamie)
La suite. Mars 2017 à août 2018
Passée la limite
Du sens interdit,
Quand tu fais face aux censeurs
Et aux sangsues mielleuses,
Tu te sens revivre enfin.
Comme si le sens de la vie
Était le rebours du chemin,
Le dur contre-courant
Des saumons sauvages.
Je t’ai vu passer.
Cette fraction d’attention,
Ce n’est pas grand chose,
Un grain de sable terne
Dans mes pensées cosmiques.
Mais à l’instar de l’éléphant,
Pachyderme vaurien,
Albatros aux courtes ailes,
J’ai peur de la souris
Et de ton sourire entendu.
Passée la limite,
Quand la frontière est derrière,
Toile de fond,
Hors de la focale,
Floue mais partout,
La pensée éphémère
D’une faute sans retour
S’efface au profit
Des ténèbres affolantes
De la douleur sans fin.
Je t’ai vu passer.
J’en suis sûr.
J’y étais.
En terrasse,
Regardant passer les vies,
Les effleurant,
Comme on caresse des amanites
Des Césars ou phalloïdes,
Sans savoir le venin,
Pour se faire peur,
Pour jouer à l’interdit.
Je t’ai vu passer
Mais je t’ai oublié
Faute de t’avoir touché.
Je t’ai vu passer.
Sur la tribune assiégée,
Sous les hourras des fidèles,
Les meilleurs amis de l’Homme
Que la providence a trompé
À trop avoir été pompée.
Chevalier en vrac,
Bretteur en toc,
Tu parlais de ton honneur
Mais même au microscope
Je n’ai rien entendu.
Je t’ai vu passer.
Il pleuvait sous le soleil.
Tes pieds nus comme des bottes
Engluées dans l’amertume,
Dans la mer où s’est tue
La clameur des noyés,
L’espoir assassiné.