Mur de pierres
Façonnées
Maçonnées
Tes mains épaisses
Stoppent ma course
Mon élan de gland
Porté par le vent
Qui souffle aussi
Vers la dépression
Centrée là-bas
Où le canari n’est plus
Catégorie : Saison 2
La suite. Mars 2017 à août 2018
Nigaud
Je me laisse pétrir
Dans cet attrape-nigaud
La ruche hypocrite
Qui bourdonne son mérite
Et je tourne trop rond
Pour tenter la sortie
Centrifuge et centripète
Le salut de l’artiste
L’attitude aux antipodes
Le gilet gris
Comme un gros chat roulé
À la main lasse du curé
Tu portes ce gilet gris
La laine triste des plaines moutonnières
La fibre oubliée sur ton dos
Par la vie qui n’a fait que passer
L’élastique
Ils me font rire,
Férocement,
Comme un obus au but sur les toits des maisons,
Un piquant mamelon qui troue le nourrisson.
Ils me font rire,
Les innocents la tête vide
Qui passent par ici et repassent par là
Sous l’orage annoncé rouge,
Foudre,
Grêle
Et foutre en l’air.
Ils trainent en bavant
L’envie et l’ennui,
La nuit nucléaire des champignons,
C’est pas cher et c’est du bon.
Futurs fossiles de ce qui fut,
Ossements dérisoires de poussins charognards,
Des petits tas de craie
Sur le tableau bien noir.
Quand le ciel est tombé,
Filet sanglant du chalut,
Quand le ciel a giclé
Sur leurs mines grasses d’ébaucheurs d’existence,
Il ont enfin crié,
Maudit,
Le sort funeste,
Le destin frappeur,
Ce fripon écarlate qui repeint la toile.
J’en suis comme on est
De ces diables angéliques,
Le sang rouge aussi,
Sucré,
Nectar affolant
Pour les vers blancs
Et les mouches bleues.
J’en suis,
Je sais,
Le retour des choses n’est pas accident,
L’élasticité du monde nous revient dans les dents,
Nos gueules ouvertes
Où l’appétit n’est pas la faim.
Elle ici
À ses pieds
Jolis
Pas de chaussures
Mais des lacets
Lassos de cuir
Enlacent sa peau
L’attachent là
Où ses pas la mènent
L’écharde
L’écharde
Plantée
Acharnée
Sous tes cheveux
S’échine
T’injecte
Des pensées
Des insectes
Qui t’inquiètent
Et la crainte
Les loquets
Que tu claques
Réflexe
Exhumé
Extinction
Des lumières
La proie
Il est loin le ciel,
L’azur qui soupire
En fumant des havanes.
Il est loin
Et me cherche,
Je le crains
Et me cache,
M’aplatis,
Mon cœur étalé
Dans la poussière,
La terre
Cimetière.
Les poupées
C’est l’ennui
Apprêté
Pomponné
Maquillé
La platitude clinquante de la flaque
C’est l’ennui
La farce triste
Elle et lui
Deux poupées
Sans propos
Ni passion
Le trou de ver
L’homme vu
Revu
Tous les jours
Balancier du matin
Sans un mot
Que des pas
Des cheveux
Un menton
Sans un mot
L’histoire se répète
Je ne la connais pas
Deux
Deux amoureux
On dirait
Deux
Mais le silence
Hélas
Les yeux vagues
Ne font pas houle
Qui battrait
Tout au fond