Qui ?

Ce n’est pas un ami
Juste une démangeaison
Une rougeur à l’intérieur
Derrière l’os du front
Une pensée immobile qui s’agrippe
Parasite
Se nourrit des déchets
De ma mémoire sélective
Engraisse ce souci
Qui ai-je donc oublié ?

Beaux

Tous ces gens sont beaux
Si !
Beaux comme l’écorce et la graine
Beaux de ces plis que tu vois
Beaux de ce qui ne se voit pas
Quoi ?
Cherche en toi même
Entre les ronces et les piques
Reste une once atomique
Une pincée aimable
C’est ton chardon bleu qui brille.

Jour obscur

Coupure
Entaille
L’acier
La chair
Le sang
J’ai perdu mon temps
Cherché partout
C’était dedans
L’hémoglobine
Autour du fer
L’oxygène
Puis dioxyde
C’était ici
La combustion
Il n’y pas de fumée sans feu.

Trop longtemps

J’ai dû dormir
Trop longtemps
Les yeux fermés clôture
Bien au chaud
Dans le troupeau de mes songes
J’ai dû dormir
Rien n’a changé
Aujourd’hui encore
Chacun porte sa croix
Ils l’ont bien sûr inventé
Le dernier ordre moral
Le poids du bois goudron
Du mérite absent
Sur les nuques friables
Du ciel il n’est plus question
L’espérance est derrière la vitre
L’écran haute-définition
Juste une vibration
Un ballon qui passe
J’ai dû dormir
Les causes et les effets sont enfermés
Dans notre liberté barbelée
Chacun sa verte prison
Sa bouteille de piquette
Acide gastrique
Comme unique vérité
L’humilité à noyé les instincts
J’ai dû dormir
Trop longtemps
Mais il n’est jamais trop tard
Pour redonner vie à la vie.

Briser ces rêves

Ces instants qui n’existent pas
Comme des geôles sans fond
A perpétuité rêver
Baiser volé
De starlette bidon
Un jour gagner
A l’euro-million
Mes rêves enchaînés au rocher
Face aux marées
le ressac dans la face
On me parle de liberté
Et en même temps
On me vend du vent
Une lame dans les ailes
L’air de rien
On m’ampute
Ils sont malins
les joueurs de flûte
Regarde ces moignons strass
Tout au fond de la nasse
Moules et palourdes
Ne peuvent s’envoler.

Un regard absent

Le visage comme rentré en lui même
Tu me regardes
Cachée derrière l’écran des noirs desseins
Le film censuré de ton mépris
Tu regardes et écris
Ton futur succés
Ce succédané de ta vie
Sans sucre ni café
Juste de l’amertume
Féroce