Le jour s’en va,
Les autres sont déjà partis,
Dans le trou de souris,
Souris jaune,
La vie est belle,
Dans le trou à rat,
À ras-bord,
plein des jours,
Des jours nés,
Des jours morts,
Dans la pomme,
Plantes tes dents,
Mâchonnes,
Broies le jour qui s’en va.
Catégorie : Pouf pouf (poésie arbitraire)
Le chant de l’argile, la lumière des tranchées
Faut pas !
Il en viendra d’autres,
Des plus belles,
Des plus douces,
Des canailles.
Peut-être derrière cet arbre
Ou dans le creux de tes yeux.
Lien brisé
Sans les phonèmes,
Sans les phénomènes,
Sans le capharnaüm,
Que reste-t-il, au fond,
De nos rêves essoufflés ?
Un apnéiste mort
Et détaché.
L’ouïe qui me démange
Chant des gorges,
Pendu à nos yeux,
Tu noies nos glandes
Et brises nos os.
En même temps.
Chant de gorges,
Tu as percé mon outre
Et j’ai le vin triste,
L’ivresse endocrine.
Démone
Tu es belle au midi
Mais si sombre la nuit
Quand tu viens en catimini
Troubler mes rêves d’abruti.
Exclusivité
Rien qu’à toi,
Ces syllabes,
Ce silence,
Interruptus !
Rien qu’à nous,
Le non-dit rougissant,
Le lent glissement
Du conscient
Au gisement.
Rien qu’à moi,
Le couteau oublié,
Planté dans mon flanc
Anesthésié.
L’effroi
Sans un mot,
Sans maudire les trépassés,
Les vivants ou les autres,
Comme une bise froide
Ou un baiser brûlant,
Je t’ai vue passer.
J’en tremble encore,
Demande à mes dents.
Plus jamais je ne mordrai
Dans une chair vivante.
Dans les mailles
Juste un filet d’air,
Une merveille qui lévite
Sans bruit,
sans remous.
Où ?
Devant ton nez, crétin.
C’est un filet léger,
Une résille atomique
Pour t’exciter à mort
Et te donner la vie !
Est-ce le vent ?
Est-ce éphémère
Ou est-ce fatal ?
La flamme cesse-t-elle
Sans un geste,
Sans assentiment ?
Est-ce ainsi qu’on s’en va,
Pas plus savant qu’avant ?
Projection
Je suis une parcelle,
Grain de poivre grisonnant,
Je suis une parcelle au cadastre hésitant.
Je penche parfois mon ombre sur toi,
Comme un trait de coupe, une entaille fraiche.
Mais si le soleil ne veut pas,
C’est ailleurs que je projette
Mes pensées et mes pas.