Triste sire

Je suis un triste sire,
Une salopette éventrée,
Je n’ai rien compris
Mais je dis beaucoup
Soyez optimistes !

Je suis un triste sire,
Un humaniste sédimenté
Sous les couches de crasse.

Je suis un triste sire,
Sous la croûte je cache
Mon cœur noir et inquiet.

Petit cœur

Petit cœur, résille d’automne,
Tu as perdu le nord de ton navire,
Le sens du vent dans tes veines.

Petit cœur, pépin de pomme,
À fuir les loups, à tant courir,
Tu vas goûter ton sang, hors d’haleine.

Petit cœur, fille ou bonhomme,
Pas le choix, il faut venir,
Mais j’entends déjà courir la haine.

Dans la soute

Qu’as tu mis au fond de la soute ?
J’entends de longs soupirs,
Des baillons noués
Et des mots qui s’effacent.

Qui donc périt à fond de cale ?
Tu gardes le cap sans coup férir
Comme un idiot subordonné.
J’ai compris : ce sont tes doutes.