Ne viens pas maudire,
Le temps passe immobile,
Ta chaise est un trône,
Tout au fond du wagon.
Ne viens pas pleurer
De n’avoir pas su,
Saute sur les rails
Et bouge un peu ton cul.
"Creusez, creusez, il en sortira toujours quelque chose." (lgmvdt) ——— “Le monde se divise en deux catégories. Ceux qui ont un flingue, et ceux qui creusent. Toi, tu creuses.” (Sergio Leone – Le Bon, la brute et le truand) ——— "Comparaison n'est pas raison" (Mamie)
Premier échos du Ver, septembre 2016 à mars 2017
Ne viens pas maudire,
Le temps passe immobile,
Ta chaise est un trône,
Tout au fond du wagon.
Ne viens pas pleurer
De n’avoir pas su,
Saute sur les rails
Et bouge un peu ton cul.
Quand tu viendras me chercher
Et me nourrir un peu
De tes sons, tes simagrées.
Quand tu viendras bien décidé(e)
Pour allumer mon feu
D’ours très éméché.
Quand tu viendras me sauver,
Ce sera dangereux,
J’en ai la responsabilité.
Sans les phonèmes,
Sans les phénomènes,
Sans le capharnaüm,
Que reste-t-il, au fond,
De nos rêves essoufflés ?
Un apnéiste mort
Et détaché.
Chant des gorges,
Pendu à nos yeux,
Tu noies nos glandes
Et brises nos os.
En même temps.
Chant de gorges,
Tu as percé mon outre
Et j’ai le vin triste,
L’ivresse endocrine.
Tu es belle au midi
Mais si sombre la nuit
Quand tu viens en catimini
Troubler mes rêves d’abruti.
Rien qu’à toi,
Ces syllabes,
Ce silence,
Interruptus !
Rien qu’à nous,
Le non-dit rougissant,
Le lent glissement
Du conscient
Au gisement.
Rien qu’à moi,
Le couteau oublié,
Planté dans mon flanc
Anesthésié.
Sans un mot,
Sans maudire les trépassés,
Les vivants ou les autres,
Comme une bise froide
Ou un baiser brûlant,
Je t’ai vue passer.
J’en tremble encore,
Demande à mes dents.
Plus jamais je ne mordrai
Dans une chair vivante.
Le poison
Qu’exigent
Nos chefaillons :
La raison
Qui s’érige
Sans fondations.
J’aime le bruit des sentences au fond des bois,
Les cocus qui brament à s’en fendre les bois,
Prêts à des vie en moins
Pour quelques mots de trop.
J’aime cette attente fébrile du sang
Qui va jaillir des perdants et des gagnants.
Hourra ! Hourra !
Gardez moi des abats !
Juste un filet d’air,
Une merveille qui lévite
Sans bruit,
sans remous.
Où ?
Devant ton nez, crétin.
C’est un filet léger,
Une résille atomique
Pour t’exciter à mort
Et te donner la vie !