Live – 006 – Le grand ménage

J’ai envie de tout casser,
Les bouteilles et la vaisselle,
Tout foutre à la poubelle,
Marre de ce bordel.

Qui sont tous ces cons
Qui sifflent à nos oreilles
Ces rengaines mortelles,
Ces chansons de colonel ?

J’ai envie de tout casser,
De passer le mur du son
Et quitter à tire d’ailes
Ce monde démentiel.

Live – 005

Dans la penderie, regarde bien la boite à chaussures, l’homme y est caché. Oui, dans la penderie, attention, il te scrute à travers le bois et le carton. Il est là depuis toujours. Avant même que tu accroches pour la première fois une veste à ces vieux cintres de pressing. Il est là, il attend, statue de cire fondue au visage magmatique. Ne soulève pas le couvercle, son regard sans yeux te tuerait.

Live – 004

Au nom de quoi ? Pourquoi ces yeux baissés ?  C’est la trilogie des faces nord ! Neige, glace, pierres et alpinistes en détresse qui déboulent en apocalypse. Levez les yeux. Il n’y a personne qui vous vise. Juste quelques degrés de plus. Le problème n’est pas « qui ? » mais « qu’avons nous fait ? » et « qu’allons nous faire ? ». L’avalanche ne sera pas arrêtée par la porte fermée de nos igloos de gens du nord. L’avalanche ne sera pas arrêtée. La température monte. Il va falloir vivre dans le feu de l’action et pas dans l’urgence des discours. Ce propos n’est qu’un discours miné par les questions. N’en attendez pas plus, les questions me taraudent déjà trop.

Live – 003

Les yeux troués des statues ne focalisent plus et c’est tant mieux pour elles. Pour leur éviter le tournis, l’indigestion due à nos trajectoires rectilignes  qui s’entrecroisent mais ne se croisent que rarement, qui s’entrechoquent parfois, mais froidement, sans l’étincelle qui pourrait allumer le feu, qui s’emmêlent alors que nos poings restent serrés sur nos doigts blanchis. Les yeux troués des statues me faisait de la peine avant. Maintenant aussi, mais je pense que c’est préférable, du point de vue de l’accidentologie, à des petits tas de vomi de bronze ou de marbre sur nos trottoirs hallucinés.

Live – 001

Sans les couleurs du soir nos oripeaux seraient bien lourds. Bleu lacté  et jaune orangé, une médaille, en chocolat, pour une journée de plus, une journée de moins. Dans quelle direction faut-il regarder ? Vers la lumière qui était ou la nuit qui vient ? Peut-être simplement regarder plus loin, regarder au-dessus. Se regarder du dessus. Dos noué, crampes de tension, grimaces devenues expressions. Le rôle est bien lourd et le metteur en scène aux abonnés absents. On se sent improviser. Dans le cadre. Apprivoisé.