Impermanence
Je suis la preuve oubliée
Effacée par les arabesques
Les coups de chiffon
De mes pensées volages
Et du temps assassin.
Comprenne qui veut.
"Creusez, creusez, il en sortira toujours quelque chose." (lgmvdt) ——— “Le monde se divise en deux catégories. Ceux qui ont un flingue, et ceux qui creusent. Toi, tu creuses.” (Sergio Leone – Le Bon, la brute et le truand) ——— "Comparaison n'est pas raison" (Mamie)
Il n’a jamais
Mais pas non plus
Et pourtant tu m’as plu
Sous la pluie tes cheveux
Sur le front de ton anticyclone
Et ma dépression Atlantide
J’habite mille mètres en-dessous
De la surface que tes pieds foulent.
Il n’a jamais
Plus jamais plus
Jamais autant plu
Sur la foule
Sous tes pieds
La foule circule
La fuite s’enroule
Marée basse sous ta plante
Des filets d’eau morte
Dans la houle atlantique
Ils sont noyés les clones
Ils ne sont plus personne
Et coulent par tonnes
Vers mon tonneau des danaïdes
Ma dépression Atlantide
J’habite mille mètres en-dessous
De la surface que tes pieds foulent.
J’avais envie de marcher
De jouer la démarche blasée
Balèze le mec qui dépasse
Qui sort son chef de la nasse
J’avais envie de marcher
D’afficher un mépris compassé
Royal et couronné la classe
Mais je me suis vu dans la glace
Coupable
Selon les pointillés
Le chemin incisé dans mon corps par mes nerfs barbelés.
Coupable
D’avoir aimé et détesté
D’avoir fait et de n’avoir pas fait
D’être là et d’être absent
D’avoir dit et de s’être tu.
Coupables la marée et la lune
Coupable la comète décoiffée par le vent
Coupables les parallèles et les sécantes
Le risque pris et la plume qui s’emballe
Le souffle du baiser
La langue et les langues.
Coupable(s)
Alors coupons
Taillons les dissonances
Laissons vivre tous les cris
Les chuchotements de la vie.
Je cherche à rire
Désespérément
Mais les bombardiers ne me font pas rire
Ni les mégatonnes
Ni les missiles sol-air
Pourtant irrésistibles
À l’occasion d’un barbecue
Je cherche à rire
Hélas
On meurt trop aujourd’hui
Comme hier aussi
Vivement demain !
Je n’ai jamais repris les armes
Ni ne me suis rendu à moi-même
Je suis juste resté couché à mes pieds
Et celui que j’étais n’est plus
Dans la collection
Qu’un espace vacant laissé par un ouvrage égaré.