Live – 005

Dans la penderie, regarde bien la boite à chaussures, l’homme y est caché. Oui, dans la penderie, attention, il te scrute à travers le bois et le carton. Il est là depuis toujours. Avant même que tu accroches pour la première fois une veste à ces vieux cintres de pressing. Il est là, il attend, statue de cire fondue au visage magmatique. Ne soulève pas le couvercle, son regard sans yeux te tuerait.

Exercice d’endurance pour garder la forme qui va bien

C’est la Bérézina,
Une forme implacable,
Oublie moi un instant,
J’ai des œufs sur le feu.

Doucement ma cocotte,
je tremble, vois-tu ?
Doucement, je m’emporte,
Au vent je suis fétu.

On parle des pendus,
Des morts magnifiques,
Et on oublie la vie,
La voilà qui s’enfuit.

Doucement ma cocotte,
Je tremble, vois-tu ?
Doucement, je m’emporte,
Au vent je suis fétu.

Vois mes amours mortes,
Mes refrains imbéciles,
Il ne reste rien d’autre
Qu’un là là là là là.

Doucement ma cocotte,
Je tremble, vois-tu ?
Doucement, je m’emporte,
Au vent je suis fétu.

Le goût du mystère

J’ai vu ce soir une beauté oubliée,
Il ne fait pas chaud pourtant.
Je l’ai vue comme je pourrais vous voir,
Si vous arrêtiez de vous cacher.

J’ai vu ce soir ce qu’on garde toujours,
Dans les poches, sous les yeux.
Je l’ai vite rongée,
Vous ne la verrez pas.

J’ai vu ce soir et ne vous dirai pas,
Cessez donc vos cris et vos jets.
J’ai scellé son parfum secret
Dans mon patrimoine hormonal.