Sans un mot,
Sans maudire les trépassés,
Les vivants ou les autres,
Comme une bise froide
Ou un baiser brûlant,
Je t’ai vue passer.
J’en tremble encore,
Demande à mes dents.
Plus jamais je ne mordrai
Dans une chair vivante.
Auteur/autrice : StDudule
Risque d’éboulement
Le poison
Qu’exigent
Nos chefaillons :
La raison
Qui s’érige
Sans fondations.
le bruits des sentences
J’aime le bruit des sentences au fond des bois,
Les cocus qui brament à s’en fendre les bois,
Prêts à des vie en moins
Pour quelques mots de trop.
J’aime cette attente fébrile du sang
Qui va jaillir des perdants et des gagnants.
Hourra ! Hourra !
Gardez moi des abats !
Dans les mailles
Juste un filet d’air,
Une merveille qui lévite
Sans bruit,
sans remous.
Où ?
Devant ton nez, crétin.
C’est un filet léger,
Une résille atomique
Pour t’exciter à mort
Et te donner la vie !
Tu es le fruit
Tombé de l’arbre,
Sans un bruit,
Déjà mou
Et rongé d’envie.
Tombé de l’arbre,
Tu es le fruit.
Retrouve toi
Parmi tes frères ennemis.
Est-ce le vent ?
Est-ce éphémère
Ou est-ce fatal ?
La flamme cesse-t-elle
Sans un geste,
Sans assentiment ?
Est-ce ainsi qu’on s’en va,
Pas plus savant qu’avant ?
Coucou !
Coucou, le contact humain !
J’ai la méprise ordinaire,
Prends garde à toi !
Les freins sont cassés.
La fibre est rompue.
On va se briser la gueule
Et ça va s’écrouler !
Petit cœur
Petit cœur, résille d’automne,
Tu as perdu le nord de ton navire,
Le sens du vent dans tes veines.
Petit cœur, pépin de pomme,
À fuir les loups, à tant courir,
Tu vas goûter ton sang, hors d’haleine.
Petit cœur, fille ou bonhomme,
Pas le choix, il faut venir,
Mais j’entends déjà courir la haine.
Dans la soute
Qu’as tu mis au fond de la soute ?
J’entends de longs soupirs,
Des baillons noués
Et des mots qui s’effacent.
Qui donc périt à fond de cale ?
Tu gardes le cap sans coup férir
Comme un idiot subordonné.
J’ai compris : ce sont tes doutes.
Projection
Je suis une parcelle,
Grain de poivre grisonnant,
Je suis une parcelle au cadastre hésitant.
Je penche parfois mon ombre sur toi,
Comme un trait de coupe, une entaille fraiche.
Mais si le soleil ne veut pas,
C’est ailleurs que je projette
Mes pensées et mes pas.