L’or de tes yeux sous terre
Aux racines enfouies
Offrant tes pupilles
L’or me manque encore
Mon héroïne n’est plus qu’un trou rempli de pierres et de chair.
Tu as laissé tes cartes
Tomber sans un regard
Tu as quitté le jeu
Dédaignant le gain
Et quand vient ton tour le vent froid nous saisit dans ses bras amers.
Je m’en vais tout là-haut
Attendre le couchant
Le rayon doré
Sur la glace et les rocs
Espérant du soleil qui s’en va un signe qui viendrait de toi.
Mois : février 2021
La septième
Dans l’espace de nos déconvenues
Suis la septième dimension
Celle des plaies qui ne guérissent pas
Encore quelques pas
Je suis là qui t’attendais
Veilleur de nuit noire
Où ne brillent que les douleurs.
Dans le temps j’ai déjà vu
Des morts sans plus de passion
Appeler ceux qui ne répondent pas
Qu’on ne nomme pas
Les absents à jamais
Appeler sans y croire
En gargouillant entre les pleurs.
Dans cette septième avenue
Cet espace sans expression
Dans les miens mets tes pas
Ne t’arrêtes pas
Je sais que tu te perdrais
Dans ce purgatoire
Qui sera l’enfer de ton cœur.
Fréquences
Je vis comme un océan
Soumis aux harmoniques
À la galère qui balance
Grince au gré des basses fréquences
Marées que la lune impose à mon l’âme
Longtemps me tirant vers l’avant
Puis à la gravité m’abandonnant
Je vis comme un océan
Qui agite et entrechoque
Les galets et les coques cassés
Qui cisaille à haute fréquence
À coups de vagues à l’âme
Le pleurer et le rire
Tsunami d’un instant
Je vis comme un océan
L’eau se creuse
Se résorbe
Cicatrise en écumant
Et asperge le passant
Pour lui dire en riant
Je suis vivant.
Suivant le temps
Suivant le temps
Tic toc indécent
Des gifles
Des baffes
Et puis ça passe
Parfois lasse
Souvent menace
Suivant le temps
Tempo glaçant
Indifférent
Je souffle
M’essouffle
Mes yeux pleurent
Moi qui sait ?
Suivant le temps
Courant pauvre fou
La mèche décousue
Le front luisant
La mèche trop courte
Allumée trop tôt
Et je cours
Sourd à la vie
Derrière ce chacal rapiécé de partout
Ce chien dieu des galopins
Ce chien tant battu qui nous fuit
Mais le laisser filer
Me distancer
C’est la solitude assurée
La tombe de mon vivant
Alors je cours
Je cours
Je frappe
Je tasse
Le sol indifférent
Sans rien voir de la masse
De ceux qui courent
Poursuivant le temps
Mes frères en larmes
Nous réfléchirons plus tard.
Le caractère ponctuel de la menace
Je t’envoie ce coup de semonce
Ma colère dans sa coquille
Mes poings crispés serrés
Dans mes poches verrouillées
C’est la semence de ma violence
La frappe retenue
Le cri qui tue encore tu
Je t’envoie cet avertissement
Si tu voyais mes entrailles
Le sac les nœuds la pagaille
Si tu savais vraiment
Ma promesse de tourments
Peut-être te questionnerais-tu
Sur le caractère ponctuel de la menace ?