Gare à la noyée

La liberté s’arrête
Sous les regards de plomb
Sous les plombs revanchards
Des trembleurs pathétiques
La liberté s’arrête
Touchée
Coulée
Fondue
Dans la lymphe et les os
Dans les tripes tordues
Comme un détonateur
Une mèche vissée
Soudée
La liberté s’arrête
Dans l’attente de l’étincelle

À détruire (avant autodestruction)

Le plus dur à détruire
Tu sais
Ce n’est pas le monde
Le vert et l’orange radieux
Une mèche fragile
Déjà étouffée.
Le plus dur à détruire
Tu sais
C’est le schéma
La mythologie des braquemarts
Puissance et vitesse
Compétition des branleurs
Et imaginaire étroit
Le cul de la mouche
Comme seul horizon.
Le plus dur à détruire
Tu sais
C’est le vide
Le manque
De courage
De force
D’énergie
Sinon pour la haine
L’envie
Apprise
Par derrière
Suppositoire marchand
Écran total
Binaire
La fable hypnotique
Du mérite et du choix.
Ce qu’il faut détruire
Tu sais
Se cache en dedans
Au creux de la tempe
Sous l’os et la peau
Fragiles.
Ce qu’il faut détruire
Nous le sentons
Le voyons
Le savons.
Alors ?
Le canon ou la révolution des cœurs ?