Ce qui est beau doit être dit
Aussi
Même si
Ce que je dis n’est pas bien beau
Ce que je crie n’a pas d’écho
Ce que tu vis dans ton ghetto
Mois : novembre 2017
Crasse
Tant de mensonges nous tue
Nous titubons de guerre lasse
Dans la nasse têtue
Où la masse se tait
Où la masse s’arme
De rage rentrée
Amassée dans les gosiers
Une glaire grasse
Un crachat fatal
Pour les faces complices
Et les bourses crasses
Hurler
Hurler
Carton mouillé
Effondré
Carton troué
Déchiré
Hurler
Les restes avariés
De nos excès sanglants
L’avarice et l’envie
Oubliées dans la plaie
L’estomac qui crie
Qui voudrait hurler
Casser
Broyer
Les axiomes affamés
Les fameux affameurs
L’expertise envoûtée
Qui ne fait qu’attiser
La douleur sous les cornes
Le feu sous la corne
Des pieds tristes et noirs
Qui voudraient fouler
Nos excès
Nos axiomes
Nos experts hurlant
Caressant la voie carrossable
L’orgasme des carrosses écarlates
À tant écarteler et concasser
Fraternité bien ordonnée
Compartimentée
Hurler
Vite
Aboyer aussi
Puis mordre
Broyer
Fouler
Et chanter enfin
La fraternité délibérée
Saint Suffisant
Saint Suffisant
C’est écrit dessus
Se suffit à lui même
Gonfle ses bajoues
Son boyau précieux
S’offre l’importance
De ses ballonnements
Mais ce n’est que de l’air
Même pas sulfureux
L’air Suffisant
Ouaf !
Je ne serai pas
Je ne veux pas
Un de plus
Encore une occurence
La récurrence rance
Des bénédictions ancestrales
Mais sans copier Jacques
Je préfère plein d’espoir
Être suivant que suivi
Mes traces puent
L’indécision
La mollesse révolutionnaire
Des molosses qu’on met sous verre
Mangeurs de chats persans
Et de tapis afghans
Le désespéré
Toutes tes fibres
De la cuisse au mollet
Cordes tendues
Violon tordu
De rage et de peur
La démolition
Du rythme et du sens
Cours !
Agite ton archet !
Cours !
Joue ton pugilat
Épargne nous le silence
Et l’écho des orgies lointaines
Le plafond
Le plafond blanc
Gris
L’écaille de peinture
La fissure qui l’entaille
Le plafond gris
Noir
L’orage qui m’enferme
L’épiderme de mes jours
Le plafond
Je l’oublie
J’ai trouvé la porte
L’asticot à la moutarde
Je ne suis pas
Non
Ni poète
Ni rien
D’autre que la brèche
L’éboulement passager des convenances
Un bien élevé qui se fracasse
La caboche dans les pavés
Je ne suis pas
Non
Ni l’eau
Ni l’air
Juste une étincelle
À défaut d’un brasier
Papillon du désert
Acheter du pétrole
Du gaz dégoupillant
Et des chants de mines
La belle affaire !
Vendre des bateaux
Des zincs en ardoise
Bien sûr de guerre
La belle affaire !
Ce n’est guère raisonnable
De crier au loup
D’appeler la morale
À la rescousse
Ce n’est pas moderne
De penser à la vie avant les sous
Passez donc !
Trépassés
Dépassés
Où êtes vous restés ?
Entre les bras du gorille
Ou de l’orang-outan ?
J’ai vu le fantôme qui passait
Je n’ai pas pu le suivre
Je l’ai donc dépassé
Ce trépassé trébuchant
Je l’ai dépassée
Cette démarche du temps
Depuis longtemps passé
Où j’étais un enfant