Ils me font rire,
Férocement,
Comme un obus au but sur les toits des maisons,
Un piquant mamelon qui troue le nourrisson.
Ils me font rire,
Les innocents la tête vide
Qui passent par ici et repassent par là
Sous l’orage annoncé rouge,
Foudre,
Grêle
Et foutre en l’air.
Ils trainent en bavant
L’envie et l’ennui,
La nuit nucléaire des champignons,
C’est pas cher et c’est du bon.
Futurs fossiles de ce qui fut,
Ossements dérisoires de poussins charognards,
Des petits tas de craie
Sur le tableau bien noir.
Quand le ciel est tombé,
Filet sanglant du chalut,
Quand le ciel a giclé
Sur leurs mines grasses d’ébaucheurs d’existence,
Il ont enfin crié,
Maudit,
Le sort funeste,
Le destin frappeur,
Ce fripon écarlate qui repeint la toile.
J’en suis comme on est
De ces diables angéliques,
Le sang rouge aussi,
Sucré,
Nectar affolant
Pour les vers blancs
Et les mouches bleues.
J’en suis,
Je sais,
Le retour des choses n’est pas accident,
L’élasticité du monde nous revient dans les dents,
Nos gueules ouvertes
Où l’appétit n’est pas la faim.