C’est une plante anxiogène,
Une vénéneuse succulente,
Crac, un petit bout de feuille,
Quelques millions de molécules,
Des briques neurotoxiques,
Pour le mur que j’érige
Entre mes deux hémisphères,
Mes plaques tectoniques.
Mois : octobre 2016
À nos regrets partis trop tard
– Et où irait-il, ailleurs que devant le cimetière, vendre ses chrysanthèmes et ses regrets de Carrare ?
– Pourquoi pas rue de Solférino ?
(29 mars 2016)
L’oubli
Je voudrais oublier
Qui je suis,
Qui je fus,
Qui je serai.
Ce chemin tracé
Des conjugaisons
Cadenassées.
(27 octobre 2015)
Live – 006 – Le grand ménage
J’ai envie de tout casser,
Les bouteilles et la vaisselle,
Tout foutre à la poubelle,
Marre de ce bordel.
Qui sont tous ces cons
Qui sifflent à nos oreilles
Ces rengaines mortelles,
Ces chansons de colonel ?
J’ai envie de tout casser,
De passer le mur du son
Et quitter à tire d’ailes
Ce monde démentiel.
Le plaisir d’abolir
Rappelle-toi qui tu étais,
Ces cris,
Ces rires,
Et le plaisir
D’abolir.
(25 octobre 2015)
Le débiteur
– Qui me donnera la force de frapper ?
– Frapper qui ? Frapper quoi ?
– La monnaie percutante que je te dois.
(29 mars 2016)
Drôle de manège
J’ai trouvé ce caillou
Beau comme une lune,
Et je l’ai ramassé,
Me croyant Saturne.
La baguette illusoire
J’ai perdu l’illusion qu’on pouvait,
Que la baguette était bien taillée,
Mais les druides sont partis
En chantant la fin du monde.
J’ai perdu l’illusion,
J’ai gagné l’ironie,
Il faut donc attendre
Qu’on ait tous compris.
Live – 005
Dans la penderie, regarde bien la boite à chaussures, l’homme y est caché. Oui, dans la penderie, attention, il te scrute à travers le bois et le carton. Il est là depuis toujours. Avant même que tu accroches pour la première fois une veste à ces vieux cintres de pressing. Il est là, il attend, statue de cire fondue au visage magmatique. Ne soulève pas le couvercle, son regard sans yeux te tuerait.