Petit cœur

Petit cœur, résille d’automne,
Tu as perdu le nord de ton navire,
Le sens du vent dans tes veines.

Petit cœur, pépin de pomme,
À fuir les loups, à tant courir,
Tu vas goûter ton sang, hors d’haleine.

Petit cœur, fille ou bonhomme,
Pas le choix, il faut venir,
Mais j’entends déjà courir la haine.

Dans la soute

Qu’as tu mis au fond de la soute ?
J’entends de longs soupirs,
Des baillons noués
Et des mots qui s’effacent.

Qui donc périt à fond de cale ?
Tu gardes le cap sans coup férir
Comme un idiot subordonné.
J’ai compris : ce sont tes doutes.

La colère est mauvaise conseillère

La colère est mauvaise conseillère
Et les inondations ne font pas les récoltes,
Sais-tu ?
À trop aboyer on se casse la voix, comme disait Patrick.
Afficher une telle violence, n’est-ce pas une marque de faiblesse ?
Retourne te coucher aux pieds des puissants,
Ils ont besoin d’être lavés de leurs péchés nécessaires.
On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs, gros gourmand !

Les jours de colère

Les jours de colère n’en finissent pas
Et ne finiront pas, hélas,
Sans la pointe aiguisée d’une lame,
(Je verrais bien un poignard sacrificiel)
Pour percer la baudruche ou la bedaine
De ces géants odieux et vaniteux.

Trou noir

À quatre pattes,
Sans souci, Mustang,
Tu sillonnes mes plaines avachies,
Tant de droites, trop de vecteurs,
Et dessines l’état psychique qui me taraude,
La toile d’araignée.

Qu’en est-il vraiment de ton dessein ?
Est-ce le schéma d’un casse géant
Ou un atome d’hydrogène trop stressé
Dans l’accélérateur devenu fou ?