Les rictus et les chasubles

2 septembre 2016

Un jour, il est parti. La guerre n’était pas encore arrivée mais on entendait déjà les insultes et la haine, on voyait déjà les rictus et les chasubles de ce mortel championnat. Alors, quoi de plus naturel que de partir, avant que les singes n’envahissent le terrain ? Il n’est certainement pas allé bien loin : les mines étaient déjà en place. « Pas de jambes, pas de Lambada » disait-il.

Je suis resté. A quoi bon rester, d’ailleurs ? Les dés sont pipés, la loterie si bancale. Qu’y a-t-il à espérer ? Survivre, peut-être, il faut bien que les machines tournent et que le fouet claque. Vivre, en revanche, est un luxe inaccessible, une vitrine cadenassée pleine d’objets numérotés et de vin millésimés. Vivre serait la Revanche.